vendredi 11 mars 2016

Demain Le film








le Panier Vert en Pays Rignacois



Posted: 29 Feb 2016 02:11 AM PST



Le panier vert en pays rignacois



Le Panier Vert en Pays Rignacois

 

Formation biodynamie
Posted: 23 Feb 2016 08:54 AM PST
L'association de culture biodynamique du Quercy Rouergue, organise en partenariat avec le MABD deux formations biodynamiques pour le Printemps 2016, elles sont ouvertes autant aux professionnels qu'aux amateurs!!

une formation sur la pratique de la biodynamie avec le calendrier des semis 
le 3 et 4 Avril 2016 (+ Observation du ciel les nuits du 3 et du 4 Avril) 
sur la commune de Prévinquières (12 350)
afin de découvrir et/ou approfondir son étude pour une meilleure compréhension et une meilleure pratique sur le terrain!
Cette formation est animé par Joseph Micol,
Ingénieur CNAM, professeur de sciences, de mathématiques et d'astronomie 
à l'école Waldorf et formateur d'enseignants, spécialisé en phénoménologie

Bulletion d'inscription et programme:
http://www.bio-dynamie.org/wp-content/uploads/2016/02/12-Astronomie-4-et-5-avril-2016_.pdf

- une formation Apiculture en biodynamie: introduction et visite de Printemps
Les mercredi 13 et jeudi 14 avril 2016
Lieu: Grand Vabre (12320)
et chez Yannick HARDIVILLER
Formateur:
Thierry Bordage apiculteur et animateur nature, formateur en biodynamie.
Objectifs:
Acquérir les notions de bases de l'apiculture et de la biodynamie pour l'apiculture.
Bulletin d'inscription et programme:


Les 2 formations sont finançables par VIVEA et les inscriptions sont à retourner auprès d'Hélène Salvador au MABD,Tél. : 03 89 23 37 68 ou h.salvador@bio-dynamie.org
avant le 18 Mars 2016.



« Restaurer les zones humides n’a pas de sens. Il faut les protéger ! »

« Restaurer les zones humides n’a pas de sens. Il faut les protéger ! »

2 février 2016 / Entretien avec Jean-Michel Derex



Le 2 février est la Journée mondiale des zones humides. Ces espaces très riches en biodiversité sont menacés, comme à Notre-Dame-des-Landes. Les « réparer » est une idée absurde d’un point de vue historique, pour Jean-Michel Derex. En revanche, « il faut absolument les protéger et les préserver ».
Jean-Michel Derex est historien et président du Groupe d’histoire des zones humides.
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Jean-Michel Derex.

Reporterre – Quand les zones humides sont-elles apparues ?
Jean-Michel Derex – Le terme de zone humide est né dans les années 1970, au sein du mouvement environnementaliste. Il dérive du terme anglais wetland. Pour les écologistes, c’est un concept de combat : ils utilisent cette expression pour désigner des zones menacées, à protéger et à défendre. Mais pour les historiens, les zones humides n’existent pas ! On parle d’étangs, de marais tourbeux. Le terme recouvre des réalités et des temporalités très différentes. Par exemple, les étangs ont été créés au XIIe siècle par les seigneurs et par l’Église, afin d’alimenter le marché des poissons d’eau douce comme la carpe, introduite à cette époque en Europe. Les étangs ont ensuite été vidés à la Révolution, car ils constituaient un symbole de la noblesse et du clergé. Les marais tourbeux, quant à eux, ont servi à l’exploitation de la tourbe au début du XIXe siècle, pour alimenter les machines à vapeur de la révolution industrielle. Ces deux exemples renvoient à la catégorie des zones humides, mais ils sont incomparables d’un point de vue historique.
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Paysage de Camargue.
On considère souvent les zones humides comme un espace sauvage, relativement préservé de l’activité humaine... Mais ce n’est pas votre point de vue !
Oui, les zones humides, comme la forêt, sont le résultat d’interactions entre l’homme et son environnement. Un paysage, ça bouge ! La Camargue est souvent vue comme un des derniers bastions de terre sauvage. Or au XIXe siècle, c’était un espace anthropisé. Mais comme les viticulteurs et les industries salinières se disputaient son usage, il a été décidé d’en faire une aire protégée, une sorte de zone tampon. Autre exemple, au XIIe siècle, les marais de la Brenne étaient des forêts. Pour faire fonctionner les forges, les habitants ont massivement déboisé, faisant remonter l’eau des nappes phréatiques. Ils en ont profité pour créer des étangs. Les zones humides sont des espaces aménagés par les hommes. C’est pourquoi je ne suis pas favorable à une patrimonialisation de ces espaces.
C’est-à-dire ?
Patrimonialiser, réparer, n’a pas beaucoup de sens d’un point de vue historique. Remettre en état, oui, mais par rapport à quelle époque ? Le passé n’existe pas, il est en constante évolution. En revanche, il faut absolument protéger, préserver ces zones, qui sont exceptionnelles d’un point de vue écologique. Aujourd’hui, nous détruisons massivement les zones humides. Avant l’industrialisation, les moyens techniques ne permettaient pas de telles pratiques. L’homme gérait ces espaces en bon père de famille, dans le respect du milieu.
Mais je suis optimiste, car on assiste aussi à un changement des mentalités. Depuis les années 1970 et l’émergence du mouvement environnementaliste, nous voyons moins l’homme comme maître et possesseur de la nature. Nous sommes partie prenante de l’environnement.
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L’étang de la Sous, à Saint-Michel-en-Brenne, dans le département de l’Indre.

Salade de lentilles et de quinoa aux épinards

Salade de lentilles et de quinoa aux épinards

Salade de lentilles et de quinoa aux épinards
(Crédit photo : Cocotte et Biscotte)
 
Chaque semaine, nous vous proposons une recette végétarienne, réalisée par Cocotte et Biscotte. Aujourd’hui, un petit plat de saison étonnant.

Encore une salade (froide) pleine de vitalité qui fait honneur au début de saison des épinards… Imaginée par nos soins, avec une base lentilles-quinoa, des feuilles d’épinard, de l’échalote, des noix et de la feta. Si vous restez perplexes devant le mélange froid lentilles-quinoa (comme nous au départ) et bien détrompez-vous, en plus d’être plein de bonnes choses, l’assortiment est délicieux !

Pour 4 personnes

Préparation : 20 min

Cuisson : 25 min


- 190 g de quinoa
- 110 g de lentilles vertes
- 1 échalote
- 50 g de pousses d’épinard
- 50 g de feta
- 30 g de cerneaux de noix
- quelques brins de ciboulette

Pour l’assaisonnement :
- 3 cuillères à soupe d’huile d’olive
- 2 cuillères à soupe de vinaigre balsamique
- sel, poivre
Faites bouillir un grand volume d’eau et faites cuire les lentilles. Au bout de douze minutes de cuisson, ajoutez dans cette même casserole le quinoa (son temps de cuisson est plus court). Laissez cuire encore environ douze minutes de plus.

Pendant ce temps, épluchez l’échalote, coupez-la en grosses lamelles et disposez-les sur une plaque allant au four. Arrosez-les d’un filet d’huile d’olive et enfournez pour environ dix minutes à 210°C.

Egouttez et passez le mélange lentilles-quinoa sous l’eau froide.

Concassez grossièrement les noix et faites les griller dans une poêle, à sec.

Emiettez la feta, rincez et essorez les pousses d’épinard.

Dans un bol, mélangez tous les ingrédients de l’assaisonnement. Disposez les légumes dans un plat, parsemez l’échalote, les noix, la feta et la ciboulette ciselée puis versez l’assaisonnement et mélangez bien.

Bon appétit !

Avec les Amap Bois, une autre forêt est possible

Avec les Amap Bois, une autre forêt est possible

23 février 2016 / Gaspard d’Allens et Lucile Leclair (Reporterre)



Coupes rases, usines à bois, disparition des emplois et des savoir-faire… la forêt subit les mêmes dérives industrielles que l’agriculture. Dans la Drôme, un collectif a créé une Amap qui montre qu’une autre forêt est possible.
- Crest (Drôme), reportage
La nuit de janvier est fraîche. À l’intérieur de la maison, le bois crépite et les flammes dansent dans le poêle. Au coin du feu, Camille se réchauffe les mains. « La moitié du département est boisée. Pourtant, 80 % du bois qu’on brûle vient d’autres régions. » La jeune femme se lève, apporte une nouvelle bûche. « C’est aberrant ! On possède la ressource mais nous n’avons aucune autonomie énergétique. » Ce constat l’a poussée à l’action. Avec une vingtaine de familles, Camille a décidé de transposer à la sylviculture le modèle des associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) qui produisent des fruits et des légumes. Camille s’approvisionne désormais en bois de chauffage issu de forêts situées à moins de 35 kilomètres de chez elle auprès de l’Amap formée en une association appelée Dryade, comme la nymphe protectrice de la forêt dans la mythologie grecque.
Lors des chantiers, « on prélève à peine 25 % des arbres, souligne Pascale Laussel, coordinatrice et fondatrice de l’association Dryade. La tendance actuelle est plutôt à la coupe rase. Des parcelles entières disparaissent, jusqu’à dix-neuf hectares d’un seul tenant. » Ici, au contraire, on éclaircit la forêt pour la faire durer plus longtemps : « On enlève les arbres malades, on donne de la lumière aux plus beaux. »
Jardiner au lieu d’exploiter. Les membres du collectif cherchent à maintenir la diversité des essences, des âges et des tailles. « On prend de petites quantités, ce que la forêt peut supporter. Chaque année l’Amap change de parcelle, elle y reviendra dix ans plus tard. » Ils laissent du bois mort au sol pour produire de l’humus et privilégier les repousses spontanées.
Pour ses chantiers de coupe, Dryade pratique le débardage à cheval. « L’animal travaille avec précision. À l’inverse des machines, il ne tasse pas les sols et n’abîme pas les arbres voisins, explique la débardeuse, concentrée, précise et ferme avec son animal.

« La forêt ne se résume pas à un tas de bois. » Entretenue par les générations passées, elle est un trait d’union avec la population à venir. « Une parcelle se gère au minimum sur cinquante ans. Les arbres élargissent notre vision de court terme et s’imposent comme un bien commun », affirme Pascale.
En créant l’Amap en 2011, cette ancienne conseillère en stratégie publicitaire s’est mise au vert. Son défi ? Créer des ponts entre des personnes qui s’ignorent. Les propriétaires forestiers, courtisés par les industriels, cèdent souvent à leurs sirènes : un chèque en papier contre une coupe à blanc ; les travailleurs forestiers, soumis au diktat du productivisme, coupent plus pour tenter de gagner plus ; les citoyens restent à la marge, dépossédés de ce qui constitue près d’un tiers du territoire national.
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Pour Pascale Laussel, fondatrice de l’association Dryade, « il faut se rassembler, se réapproprier ensemble la filière bois ».
« Des nymphes comme Dryade, aujourd’hui, on en aurait bien besoin... » sourit Siegfried, élagueur-bûcheron qui a rejoint depuis peu l’association. La forêt s’industrialise, comme l’agriculture. Un même rouleau compresseur écrase les champs, les arbres. Et les hommes. Décimés par la mécanisation, les bûcherons sont de moins en moins nombreux. En France, une scierie disparaît tous les trois jours. On en comptait 10.000 en 1965, aujourd’hui il en reste 1.500. Comme le paysan, le travailleur forestier voit ses savoir-faire diminuer. Les débardeurs à cheval ne sont plus qu’une quarantaine. « On ne forme plus de bûcherons, on forme des conducteurs d’engins forestiers. »

 Mettre les projecteurs sur la forêt et sur ceux qui la font

L’abatteuse – un gros tracteur forestier – fait tomber les arbres comme des dominos. « Derrière sa machine, un technicien peut raser un hectare par jour. » Dans ces parcelles aux allées rectilignes, le résineux est roi : il pousse plus rapidement et plus droit que le feuillu. Au fond de la forêt, une parodie de la nature : « Ces plantations d’une seule essence n’ont rien d’un écosystème, : ni habitat pour animaux ni refuge de biodiversité, les arbres sont calibrés, standardisés pour l’industrie. » On y extrait le bois comme une ressource minière.
La sève monte toujours mais les sols s’appauvrissent : « Les arbres coupés trop jeunes ne restituent pas de minéraux à la terre. Elle s’acidifie », poursuit Siegfried. Après une coupe à blanc, la forêt ne filtre plus l’eau qui, alors, coule, dévale, déborde. Jusqu’à inonder le village en aval, comme celui de Grâne (voisin de Crest), en 2008, quand le ruisseau de la Grenette est sorti brusquement de son lit. Jean, un habitant, s’en souvient. « Ça a été un déclic. Des propriétaires se sont mis à parler de sylviculture douce. Depuis, certains travaillent avec l’Amap bois. »
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Ce coin de forêt vient de subir une coupe rase.
Quand Pascale a lancé Dryade, elle cherchait à mettre les projecteurs sur la forêt mais aussi sur ceux qui la font. « Les bûcherons jouent un rôle essentiel. Pourtant ils ne sont pas reconnus. » Chez les professionnels, l’air est lourd. Romain déverse sa colère. « Si c’est pour bosser comme un bœuf, gagner 500 € par mois à temps plein… Je ne sais pas si je vais continuer le métier. » Entre le rêve et la réalité, qu’il a appris à connaître, le fossé est grand. Un de ses collègues, plus âgé, enchaîne : « On coupe tout le temps. Avant, on écorçait les troncs, on mettait les branches en taille, on les brûlait. Ça permettait de casser le rythme, de souffler. Aujourd’hui, on a la tronçonneuse en main toute la journée, une machine de 10 kilos, qui vibre huit heures par jour. » Hernies discales, vertèbres déplacées, tendinites à répétition… L’espérance de vie dans la profession est de 62 ans et demi. Soit six mois seulement après l’âge légal de leur départ à la retraite.
« Avec l’Amap, on essaye de changer de modèle, dit Pascale, on paie le bois 20 % plus cher. On avance la moitié de l’argent lors du chantier, alors que l’on utilisera les bûches seulement deux ans plus tard, une fois séchées. » Le bûcheron rémunéré décemment peut déclarer ses activités et bénéficier d’une couverture sociale, ce qui est loin d’être une évidence dans ce secteur. « La moitié des activités de bûcheronnage se fait au noir, car les prix du marché ne permettent pas au bûcheron d’amortir ses charges. »
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L’un des bûcherons de Dryade au travail.
Selon Camille, adhérente de la première heure, acheter à un prix élevé est autant un acte de solidarité qu’une démarche de sobriété énergétique. « On a bien isolé notre maison, on peut payer plus cher, puisque l’on chauffe moins. » Camille ne fait pas de séparation entre démarche environnementale, baisse de la consommation et amélioration des conditions de travail. L’approche globale de l’Amap est nécessaire, car, ajoute-t-elle, « se chauffer au bois n’est pas forcément écolo ».

Acheter une forêt 

À cinquante kilomètres de là, à Pierrelatte, une usine à biomasse avale 150.000 tonnes de bois par an pour produire de l’électricité. Avec un tel appétit, la centrale menace les ressources locales et fait pression sur les propriétaires forestiers pour couper à blanc leurs forêts. « Comme pour la méthanisation et les mille vaches, des énergies vertes sont détournées par le gigantisme. » Pour Camille, la solution réside dans « des projets à taille humaine, gérés par des citoyens ».
Depuis sa création, l’Amap bois taille sa route, malgré les embûches : « On peine à recruter des bûcherons locaux, ils se font de plus en plus rares, avance Pascale. La gestion douce ne s’apprend pas à l’école. » Plus généralement, « on manque d’une culture populaire de la forêt. On s’y promène, mais elle nous échappe ». On la voit toujours aussi belle, mais on ne connaît pas ses coulisses.
Dryade mise sur une implication citoyenne plus forte encore : elle songe à acheter une forêt grâce à l’épargne collective – une idée inspirée de Terre de liens. « Nous pourrions installer un bûcheron et un débardeur. Ils gagneraient en sécurité et en autonomie, et fourniraient du bois de qualité localement. » Un terrain d’expérimentation encore vierge. On touche du bois pour la suite.

Gratin de mangues à la grenade et à la noix de coco

Gratin de mangues à la grenade et à la noix de coco

Gratin de mangues à la grenade et à la noix de coco
(Crédit photo : Cocotte et Biscotte)
 
Chaque semaine, nous vous proposons une recette végétarienne, réalisée par Cocotte et Biscotte. Aujourd’hui, une douceur très fruitée.

Il y a quelques temps déjà, je vous proposais un gratin ananas, litchi, coco. Cette petite douceur est devenue un grand classique à la maison et toute la famille le réclame à chaque dîner. J’avais une mangue et une grenade dans ma corbeille de fruits. Je les avaient achetées sans trop savoir quoi en faire. Un dessert sophistiqué ? Oui, pourquoi pas, mais, en même temps, les choses les plus simples sont souvent les meilleures et je dois avouer que je n’avais pas trop le temps… Hop, on reprend cette base de gratin et on y met des cubes de mangue, de la grenade, le tout dans de jolies petites cocottes et voilà un dessert exotique hypersimple à réaliser et qui fait son petit effet lors des réunions de famille. Psss, tout est dans la façon dont vous l’annoncez…

Pour 4 petites cocottes ou un plat moyen

Préparation : 10 min

Cuisson : 30-35 min


- 2 mangues bien mûres
- 1 grenade
- 200 ml de crème liquide allégée (ou crème soja)
- 2 cuillères à soupe de noix de coco en poudre
- 50 g de sucre de canne roux
- 1 jaune d’œuf
Préchauffez votre four à 180°C

Epluchez la mangue et détaillez-la en cubes. Ouvrez la grenade en deux et grattez-la afin de récupérer les petits grains du fruit.

Dans un plat ou de petites cocottes, répartissez de façon égale les cubes de mangue et ajoutez quelques grains de grenade.

Dans un saladier, mélangez la crème liquide, la noix de coco et le sucre. Ajoutez le jaune d’œuf. Mélangez de nouveau.

Versez ce mélange sur les fruits. Enfournez pour environ 30-35 minutes.

Et c’est tout ! Bon appétit !

A Roubaix, le succès du « zéro déchet » à la carte

A Roubaix, le succès du « zéro déchet » à la carte


A Roubaix, le succès du « zéro déchet » à la carte
(Crédit photos : Natacha Delmotte)
 
Depuis plus d'un an, plus d'une centaines de familles volontaires s'essayent à alléger leurs poubelles avec l'aide de la mairie. Un succès environnemental, économique et social qui repose sur un principe : pas de contraintes !
Depuis un an, Roubaix a un point commun avec San Fransisco aux Etats-Unis et Capannori en Italie : le « zéro déchet ». De novembre 2014 à novembre 2015, 101 familles volontaires se sont lancé le défi de réduire de moitié leur production de déchets, avec l’aide de la mairie. Au bout du chemin, le bilan est positif : 40% de poubelles en moins en moyenne.

« La volonté politique est déterminante pour mener à bien ce type de projet », explique Alexandre Garcin, adjoint au maire au développement durable à l’origine de la démarche. Entré au conseil municipal après les élections de 2014, il décide de mettre en place ce qui était alors une promesse de campagne. « L’idée était de s’attaquer à la saleté de la ville de Roubaix », souligne Audrey Leclercq, responsable du service développement durable de la ville.

Mais avec 306 kg de déchets ménagers produits par an et par habitant, « la montagne est haute ». Il faut choisir par quel côté commencer l’ascension. Le défi famille est le projet le plus rapide à mettre en place. L’initiative est originale car la ville n’est pas chargée de la gestion de ses déchets, qui revient à la métropole. « Cela donne une vision différente : on a une approche globale du territoire et non pas une approche technique », poursuit Audrey Leclercq. En connaissant la ville, ils ont pu imaginer une démarche incitative pour les habitants.

A Roubaix, le premier principe du « zéro déchet », c’est l’absence de contraintes. Les familles se sont toutes engagées volontairement. L’aventure commence par la prise de conscience : la première semaine, chaque foyer a pour tâche de peser ses poubelles… sans changer ses habitudes. La mairie leur propose ensuite – via des ateliers, par exemple – des pistes pour réduire leur poids. L’objectif est de trouver des astuces qui permettent de diminuer la quantité de déchets produits, sans trop d’impacts sur le mode de vie.

Une démarche accessible

Si un an après son lancement, l’opération est un succès, au départ, les participants ne se sont pas engagés corps et âme dans le « zéro déchet » à la manière de la référence en la matière : Béa Johnson. Cette Française installée aux Etats-Unis s’y est mise en 2008 et ne produit depuis qu’un litre de déchets par an avec sa famille de quatre personnes ! Mais elle n’inspire pas vraiment les Roubaisiens. « Quand j’avais vu Béa Johnson avec son bocal de déchets pour l’année, j’avais eu peur », avoue Marie-Noëlle Vuillerme, conseillère commerces « zéro déchet », qui a fait partie des 101 premières familles volontaires. Chez Andrée Nieuwjaer, ambassadrice de ces mêmes familles, le constat est le même : « Je ne veux pas critiquer, chacun fait comme il veut, mais il ne faut pas que ça devienne une contrainte pour l’entourage, et notamment pour les enfants. »

A les entendre, réduire ses déchets ne semble pas si difficile. « Si nous, on y est parvenus, tout le monde peut le faire, affirme Françoise Guillevec, qui vit pourtant avec son mari et six adolescents dont ils ont la charge en tant que famille d’accueil. On n’est pas des ayatollahs, mais au final, c’est pas plus difficile de faire bien que de faire mal. » Pour réussir, il suffit d’y aller étape par étape. Chez les Guillevec, on a commencé par faire plus attention au tri et à acquérir certains réflexes (compost, réparation des objets cassés…) Andrée Nieuwjaer, elle, a d’abord réduit ses poubelles en consommant de façon plus raisonnée, avant de se mettre à fabriquer elle-même ses produits ménagers. Mère de jeunes enfants, Marie-Noëlle Vuillerme aime donner une seconde vie aux objets. Son astuce à elle ? Les couches lavables, « parce que les couches jetables pèsent lourd ».

« Parler des déchets, c’est parler de notre manière de vivre », explique Audrey Leclercq, et notamment du gaspillage « absurde », notamment de l’eau. « Lorsque je suis allée en Afrique du Sud, ils voulaient passer d’un point d’eau pour 200 familles à un pour 50. Nous, on a plusieurs points d’eau par famille et on prend la voiture pour l’acheter en bouteille ! » Eviter le gaspillage, c’est aussi bon pour le porte-monnaie. Avant le « zéro déchet », Andrée tenait à peine trois semaines avec son budget de 500 euros mensuels pour quatre. « Aujourd’hui, il me reste 200 euros par mois. On a pu ouvrir un livret A », confie-t-elle.

Une communauté « zéro déchet »

Depuis janvier, 100 nouvelles familles se sont lancé dans l’aventure et les anciennes ont gardé leurs bonnes nouvelles habitudes. Forte de ses 220 foyers, la démarche prend de l’ampleur au point de créer une petite communauté dans la ville. « Avant, à Roubaix, personne ne se parlait », poursuit Andrée, qui partage désormais avec les autres familles participantes. Elles se côtoient à travers les ateliers, elles partagent les bonnes astuces sur Facebook… « Des gens que je croisais auparavant sont devenus des amis », confirme Marie-Noëlle Vuillerme.

Si l’initiative en est encore à ses balbutiements, le « zéro déchet » de Roubaix voit ses efforts récompensés. Le 3 février dernier, des élus et les ambassadeurs des familles se sont rendus à l’Assemblée nationale pour recevoir le deuxième prix du trophée Eco-actions 2015, remis par l’association des Eco Maires. A presque 60 ans, Andrée n’avait jamais pris le TGV et et pas mis les pieds en Ile-de-France depuis trente-sept ans. Lors de la cérémonie, elle s’est sentie fière des efforts accomplis par les familles roubaisiennes. « Nous, on est rien par rapport à tous les gens importants qui sont venus : les patrons, Ségolène Royal… J’aurais jamais pensé que le “zéro déchet” nous conduirait jusqu’à Paris. »

A terme, Roubaix veut convaincre toute la ville. Depuis le mois de janvier, quatre écoles s’y essayent et les bâtiments administratifs réfléchissent à la manière de le mettre en place. Un label « zéro déchet » a été créé pour les commerçants et, pour l’instant, une dizaine d’entre eux ont pris part à la démarche. Avec une communauté de 650 personnes impliquées dans la démarche, « ça va devenir assez incitatif, commente Alexandre Garcin, l’adjoint au maire. On compte sur l’effet tâche d’huile ».